Le Kim Vân Kiều, est dû à la plume de Nguyễn Du (1765-1820), mandarin de haut rang de la cour impériale. Long texte de 3354 vers, il est considéré par les Vietnamiens non seulement comme le chef d’œuvre de leur littérature, mais encore comme le miroir de l’âme vietnamienne. Cette œuvre est classée par l’Unesco, comme faisant partie du patrimoine immatériel.
Songe en trois parties de Lionel Parrini d’après l’oeuvre le Kim Vân Kiêu de Nguyễn Du
Mise en scène: Marcelle Basso
Lectrices : Henriette Nhung Pertus et Marcelle Basso
Composition musicale et interprétation : Morgane Neplaz
Cette lecture théâtrale a été donnée entre octobre et novembre 2014 à Aix-en-Provence sous forme d’un tryptique à la Bibliothèque Méjanes et au théâtre Antoine Vitez puis à nouveau en septembre 2015 après une résidence de travail à la Régie Culturelle de Bouc-Bel-Air.
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Le roman raconte l’histoire de Kiêu, jeune fille issue d’une famille de petits lettrés qui, en expiation de fautes commises dans une vie antérieure se voit prédire une existence douloureuse…
« Lionel Parrini, me semble-t-il, a adapté l’épopée vietnamienne du Kim Van Kieu, de Ngyên Du, dans un souci de lisibilité (comment rendre cette fiction accessible à un public français d’aujourd’hui, sans orientalisme superflu) et de concision ( comment aller à l’essentiel, au cœur même de ce long poème).
Notre lecture se propose d’abord de traiter l’énigme de la voix qui ouvre le récit.
Comment peut-on aujourd’hui, dans notre culture, faire parler le « Souffle de Kieu », morte il y a deux cents ans, dans un lointain pays?
Petit à petit, le récit de cette histoire d’amour mouvementée, parfois très prosaïque, jonchée de pertes et de brefs bonheurs arrachés, marquée par la quête de la justice sociale et de la liberté pour les femmes, bascule tout entier du côté de la spiritualité.
Là où la dégradation se confond avec le dépouillement,
où la chair et l’esprit ne font qu’un,
où le silence vaut toutes les paroles,
où la présence cosmique a dilué l’ego.
Comme Tristan et Yseult, comme le Soulier de Satin, la légende du Kieu est porteuse d’apaisement et de lumière.
En nous emparant de cette adaptation singulière ( Lionel Parrini dit que c’est un « songe en trois parties») nous ouvrirons les portes du rêve pour tenter de saisir le monde au-delà du monde, l’invisible au-delà du visible, l’inouï au delà du déjà ouï – et la plénitude des étoiles par delà le fracas désordonné du monde.»
Marcelle Basso